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Comment la web radio a-t-elle permis aux victimes du 13 novembre de suivre le procès ? Un dispositif inédit raconté par le magistrat Julien Quéré et la psychologue Carole Damiani.
L'idée initiale, c'était une web télé explique Julien Quéré, magistrat chargé de l'organisation du procès. Le président de la cour d'appel de Paris, Jean-Michel Hayat, voulait moderniser la justice et permettre aux nombreuses parties civiles de suivre les débats. Cependant, face aux obstacles juridiques et aux réticences des acteurs judiciaires, notamment en matière de sécurité, l'idée a évolué vers une web radio.
Cet épisode du podcast en deux parties explore l'histoire de la web radio mise en place lors du procès des attentats du 13 novembre 2015, une première dans l'histoire de la justice française. Ce dispositif a permis aux parties civiles, victimes et proches des victimes, de suivre les audiences à distance. L'article se penche sur l'expérience de Magali, rescapée de la Belle Équipe, qui a écouté le procès depuis chez elle, tout en s'occupant de son nouveau-né. Elle explique : "J'ai écouté pour ne pas passer à côté de cet événement qui n'arriverait pas deux fois."
Un outil complexe : entre isolement et lien social
Cette première partie révèle la complexité de cette écoute à distance, oscillant entre isolement et besoin de connexion. Si la web radio permettait une écoute individuelle et intime, elle a également favorisé la création de liens sociaux, notamment via des groupes Facebook où les parties civiles pouvaient échanger et commenter les audiences en direct. Arthur Desnouveaux, président de l'association Life for Paris, souligne l'importance de cet outil pour "rester en contact avec cet événement-là sans avoir à mettre entre parenthèses tout ce qu'elles avaient reconstruit".
Les défis et les limites de l'écoute à distance
Xavier de la Porte aborde également les défis posés par cette écoute à distance, notamment la difficulté de jauger la sincérité des accusés, l'absence des éléments non verbaux du procès et la question de la transmission du trauma. La décision de ne pas diffuser l'enregistrement sonore du Bataclan sur la web radio est aussi discutée, soulignant la nécessité de protéger les victimes malgré elles, face à la puissance du son comme "réactivateur" du trauma.
Episode 1/2 : Ecouter les audiences un bébé dans les bras
Témoignage : Récit intime de Magali, entre écoute, souvenirs et reconstruction.
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Les défis techniques et juridiques : sécurisation et accès contrôlé
La mise en place de la web radio a nécessité des modifications du code du patrimoine et du code de procédure pénale, ainsi que la résolution de défis techniques liés à la qualité de l'enregistrement sonore et à la sécurisation de l'accès. Un système de watermarking a été mis en place pour dissuader toute diffusion illégale. L'accès était limité aux parties civiles, afin de ne pas créer de procès virtuel et de préserver l'équilibre entre les différents acteurs. Julien Quéré précise : « C’était uniquement une faculté supplémentaire qu’on voulait offrir aux parties civiles et uniquement aux parties civiles. »
Usages et impact de la web radio : un outil complémentaire pour les parties civiles
Ce deuxième épisode aborde également l'utilisation de la web radio par les parties civiles et son impact psychologique. Bien qu'un millier de personnes aient demandé des codes d'activation, l'écoute a été marquée par des pics d'audience lors de moments clés du procès, tels que les auditions de François Hollande et de Salah Abdeslam. Carole Damiani, psychologue coordinatrice de la permanence téléphonique dédiée aux auditeurs de la web radio, souligne que cette dernière a permis aux parties civiles d'avoir un sentiment de contrôle et de choisir leur moment pour suivre le procès. Pour reprendre les mots de Carole Damiani « Chez moi, je peux couper. C'est moi qui suis maître de ce qui va se passer. »
Épisode 2/2 : La justice et la technique
Un dispositif inédit raconté par le magistrat Julien Quéré et la psychologue Carole Damiani.
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